LA SINGULIÈRE HISTOIRE DU CAVALIER KING CHARLES

Profil du Cavalier king Charles
Cavalier King Charles Tricolore – Photo E. Rochefort ® – Droits réservés

Dans l’univers canin, il apparaît 7ᵉ dans le classement des chiens préférés des Français en 2023 (source Centrale Canine https://www.centrale-canine.fr/sites/default/files/2023-01/Cque_NouveauTop20Chiens_SCC_val_0.pdf) et l’on comprend pourquoi. Charmant, gracieux, personne ne peut être insensible au charme du Cavalier King Charles ou CKC. Les épithètes ne manquent d’ailleurs pas pour le qualifier. Son histoire est comme lui : atypique. Elle débute au 16ᵉ siècle pour se parachever en 1945. Le Kennel Club Britannique reconnaît alors le King Charles Spaniel et le Cavalier King Charles Spaniel comme deux races distinctes.

Une destinée royale

L’histoire du Cavalier King Charles commence au 16ᵉ siècle avec Marie-Stuart, reine d’Écosse et de France. C’est probablement depuis la France qu’elle aurait ramené, en Écosse et en Angleterre, ces petits Toy Spaniel ou épagneuls jouets. L’histoire raconte que son petit épagneul, Geddon, l’aurait accompagnée jusque sur l’échafaud. Caché dans ces jupes, il aurait refusé de quitter le corps de sa maîtresse. Peut-être est-ce pour cela que les yeux du Cavalier sont empreints de mélancolie… Henry VIII était également féru de chiens nains : il aimait en entourer les dames de la Cour. Avait-il trouvé là un subterfuge pour séduire les femmes dont il était friand ? L’histoire ne le dit pas. Une chose est certaine les dames en raffolaient : installés sur leurs genoux, ces petits chiens faisaient ainsi office de chaufferette.

Il faudra attendre un siècle et le règne de Charles II pour que l’épagneul nain atteigne ses lettres de noblesse. Connu sous le nom de Cavalier King et incontestablement épris de ces petits épagneuls à tête plate et à long museau dont il ne se séparait jamais, Charles II contribue à établir la notoriété de ces Toy Spaniel au sein de l’aristocratie. Il institue l’accueil des petits épagneuls dans tous les bâtiments publics d’Angleterre, y compris le Parlement, nommé par ailleurs « le cavalier Parliament ». La race King Charles était née, du nom même du Roi… C’est une belle histoire, quasi-romanesque !

Une évolution des caractéristiques physiques

Prenons l’exemple du tableau « Portrait d’un Cavalier King Charles Spaniel » (École française du XVIIIᵉ) »et celui d’Edouard Manet « A King Charles Spaniel ». La représentation du petit animal est totalement différente. Le long museau a fait place à un museau court et la tête est plus plate. En effet, la fin du 19ᵉ siècle témoigne d’un attrait particulier pour les chinoiseries. Les éleveurs s’adaptent et croisent le King Charles primitif avec des petits épagneuls japonais blancs et noirs, des Pékinois ou des Carlins. L’éleveur et auteur anglais Idstone qui a examiné les transformations physiques du King Charles écrit :

« Les King Charles modernes ressemblent étonnamment aux petits monstres japonais sauf qu’ils sont plus bas sur pattes »

Le Chenil et l’écho de l’élevage – 13 juin 1895

Pourtant, on délaissera progressivement l’épagneul nain au profit du petit chien que nous affectionnons tant aujourd’hui. Pour le différencier de son prédécesseur, le King Charles Spaniel, on lui attribuera le nom de Cavalier King Charles. Il faudra attendre 1945 pour que le Kennel Club britannique reconnaisse le King Charles Spaniel et le Cavalier King Charles Spaniel. Les deux races distinctes avec les caractéristiques physiques que les puristes reconnaitront pouvaient alors perdurer dans le temps.

Cavalier King Charles : une histoire qui a du chien !

Son histoire est comme son caractère : pleine de rebondissements. Assurément, et malgré les divergences physiques, leur similitude réside dans la grâce et le port aristocratique qui émanent tant du King Charles que du Cavalier King Charles. Si vous envisagez d’acheter ou d’adopter un chien, je vous recommande vivement cette race. Mignon, curieux, joueur, il prendra rapidement toute sa place dans votre famille pour le bonheur de tous, les grands comme les petits !

Sources :

Info Presse. Centrale Canine centrale-canine.fr

gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Crédit photo : E. Rochefort®

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