Expressivité chez le chien. Photos E. Rochefort®
Le langage est-il le propre de l’homme ? Si l’on en croit un certain M***, « les chiens parlent, c’est l’homme qui ne comprend pas leur langage ». Il suffit donc de le décoder. Complexe ? Pas forcément. Votre chien va en effet déployer des myriades de signes pour vous signifier son bonheur, sa tristesse, son ennui, sa méfiance aussi. Ces signes se traduisent notamment par des postures corporelles et ce que l’on pourrait qualifier « d’oralité ». Grâce à son comportement, vous comprendrez ce qu’il veut vous dire à partir du moment où vous en maîtriserez les codes. La communication animale existe bel et bien et une fois le langage du chien décodé, c’est un vrai bonheur que de pouvoir échanger. On tente de clarifier tout cela !
Une attitude corporelle pour communiquer
Pour se faire comprendre, votre toutou va déployer des trésors d’ingéniosité par ses postures, son regard, ses mouvements de queue et la position de ses oreilles, allant même jusqu’à cumuler plusieurs de ces indices pour mieux vous exposer ses humeurs. Comment ne pas parler, alors, de langage chez le chien ?
Comment identifier les humeurs positives ?
Quand vous rentrez du travail, il se précipite vers vous, il est tellement satisfait que vous soyez de retour ! La queue frétille et il fait des petits bonds sur place ! Il est heureux, serein et désireux de courir ou de jouer. La position dite du sphinx est la position référente en termes de jeu. Qui n’a jamais vu son petit compagnon, les pattes abaissées vers l’avant, l’arrière-train en l’air, et la queue s’agitant ? Il essaie de capter votre attention pour que vous lui consacriez du temps. Lorsque ses muscles faciaux sont relâchés, que son regard est doux (comme le regard du Cavalier), caractérisé par des pupilles normales, que ses oreilles comme sa queue sont droites, alors votre chien est détendu. La quiétude qui émane de l’ensemble de son corps est un signe indéniable de bien-être. Il n’y a aucune tension ni dans le corps ni dans le regard, preuve que tout va bien !
Comment identifier les humeurs négatives ?
Facilement identifiable, sa tristesse sera décelée par un regard vague et orienté vers le bas. Vous aurez certainement remarqué cette attitude après l’avoir grondé, par exemple. À surveiller en revanche si cette situation perdure, car elle peut être la cause d’un problème plus grave. Il ne faut donc pas hésiter à consulter votre vétérinaire si vous avez un doute. Outre la tristesse, votre chien peut ressentir, comme vous, de la peur, voire de la frayeur. Ses pupilles seront alors rétractées, parfois même dilatées, selon le degré d’angoisse ressenti. Les oreilles rabattues en arrière et sa queue entre les pattes et sous le ventre sont également des signes distinctifs de peur. En proie à la terreur, il peut même aller jusqu’à claquer des dents.
Les différents types de vocalises
En plus d’une attitude corporelle spécifique, votre chien utilise des vocalises bien particulières pour manifester ses états d’âme et vous y sensibiliser.
Tout d’abord, les aboiements qui ont pour fonction première la communication avec ses congénères. On peut donc véritablement parler de langage canin. Ils permettent aussi d’alerter le maître. Quand ils deviennent répétitifs, ils vous préviennent d’une présence inhabituelle sur son territoire.
Ensuite, les grognements. On en distingue plusieurs. Lorsqu’il joue, votre chien peut grogner faiblement : c’est alors un sentiment de contentement. En outre, s’ils sont répétitifs, votre chien estime qu’il y a une menace éventuelle. S’il montre les crocs en grognant sans discontinuer, il est prêt à attaquer, car danger il y a !
Quand un chien tente d’obtenir quelque chose, il aura tendance à gémir, la tête penchée sur le côté, l’air implorant. Il vous fait part de ses doléances pour que vous craquiez et, avouons-le, cela fonctionne très bien !
Enfin, les hurlements. Caractéristiques de l’esprit de meute, ces derniers sous-entendent un état d’incommensurable tristesse, sortes de pleurs canins qui soulignent l’anxiété qu’il éprouve. Il se sent seul, voire abandonné. Les hurlements sont à prendre au sérieux, car ils sont le reflet d’un ennui certain et peut-être d’une déprime.
Le langage du chien n’est pas un mythe.
Comme le soulignait Elzéar Blaze, écrivain français de la fin du 18ᵉ, « le langage naturel du chien est (…) expressif (…), ses yeux parlent, sa queue parle, tous ses gestes parlent. » Cette phrase résume à elle seule la façon de s’exprimer du chien.
Aboiements, grognements, gémissements et hurlements, mais aussi la posture, le regard, la position de la queue et des oreilles constituent autant d’indicateurs permettant à votre toutou de se faire comprendre. Il vous exprime, à sa manière, son bien-être ou son mal-être et il ne vous reste plus qu’à y prêter attention ! Comment ne pas être insensible à cette forme de communication et donc de langage canin ?
Sources :
gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Crédit photos E. Rochefort®